PERMÉABILITÉ

Perméabilité / Selon Bentley (1985), la qualité de perméabilité va de pair avec le concept d’accessibilité. Cette qualité réfère à la variété des parcours qui peuvent être empruntés pour effectuer un cheminement d’un lieu à un autre, ce qui permet d’offrir des alternatives à l’usager quant au sentier qu’il choisira d’emprunter. La perméabilité et s’appuie sur la façon dont un environnement est desservi par un réseau de voies et d’espaces publics.

La taille des îlots influe fortement sur la perméabilité d’un lieu. Selon Bentley (1985), les petits îlots offrent davantage d’alternatives à la circulation que les grands îlots, tout en augmentant la perméabilité visuelle. De fait, les petits îlots permettent aux usagers d’augmenter leur conscience des possibilités offertes pour se rendre d’un point A à un point B en aidant au repérage des parcours dans la trame.

Le noyau villageois de Langouët est principalement réparti sur quelques grands îlots formés par le croisement de deux routes départementales (D27 + D25) avec la rue de la Forge, rue de desserte locale. La majorité des bâtiments est greffée à ce réseau de trois voies, alors que les grands espaces sur l’arrière des parcelles en bordure des îlots sont occupés par des activités agricoles. Ce type de découpage affaiblit la perméabilité dans le noyau villageois en limitant le choix de parcours à l’intérieur de ses îlots de grande taille.

La superficie des projets d’aménagement durable (Prairie Madame : 0,5 ha; La Pelousière : 1 ha) a généré des îlots plus petits et des parcelles de taille réduite par rapport au noyau villageois. Ces caractéristiques augmentent le degré de perméabilité à l’intérieur de ces lotissements récents.

TAILLE DES ÎLOTS

SÉGRÉGATION DES VOIES

La ségrégation des voies peut, selon Bentley (1985), diminuer la perméabilité, car elle confine les usagers à un seul type de parcours.

Dans la Prairie Madame aussi bien que dans la Pelousière, la voirie a été réduite pour limiter l’artificialisation des surfaces et pour favoriser la mobilité douce. L’étroitesse des voies a été conçue dans l’optique de réduire la vitesse de circulation des automobiles et d’accorder une plus grande place au piétons. Des stationnements communs à l’entrée des lotissements limitent la présence de la voiture auprès des habitations bien qu’il soit possible de leur accéder pour une durée limitée (Touchais, 2011).

L’accessibilité à l’intérieur des lotissements et le raccordement au noyau de Langouët est assurée par un réseau de sentiers piétons et d’espaces publics paysagers. Ces sentiers créent des cheminements plus directs pour desservir l’intérieur des îlots.

La qualité de perméabilité réfère également à la complémentarité entre l’espace public et l’espace privé : l’interaction entre l’un et l’autre contribue à enrichir la vie urbaine. Toutefois, tel qu’expliqué par Bentley, le besoin d’intimité des espaces privés doit être soigneusement étudié et répondu par des aménagements et par un traitement des formes bâties qui permettront une flexibilité quant au degré d’intimité souhaité par les résidents.

ESPACE PUBLIC / ESPACE PRIVÉ

Dans le lotissement de la Prairie Madame, la limite entre espace public et espace privé se matérialise dans certaines formes traditionnelles des paysages bretons : haies bocagères, clôtures vivantes en saule tressé et talus plantés. Ces éléments agissent comme des marqueurs pour différencier les aires communes des aires privées, sans compromettre la perméabilité visuelle. Ces marqueurs sont nettement moins imposants que dans le lotissement de Bellevue par exemple.

L’orientation des bâtiments par rapport aux sentiers piétons et l’ouverture des parcelles les unes sur les autres sont d’autres éléments qui favorisent la perméabilité visuelle mais limitent l’intimité à l’extérieur des bâtiments. Les façades et cours arrières sont autant visibles l’un que l’autre depuis les sentiers qui desservent l’intérieur des éco-lotissements.